S’il y a bien une chose que l’épidémie de COVID-19 nous a apprise, c’est qu’il est nécessaire d’améliorer la coordination des soins. Même si on le savait déjà, le virus a confronté le système de santé à ses failles organisationnelles. Il a fallu trouver rapidement des ressources sur lesquelles s’appuyer et des moyens efficaces de se coordonner.
D’une part, entre les professionnels de santé médicaux et paramédicaux de soins primaires. D’autre part, entre la ville et l’hôpital.
Mais aussi, au sein et entre les établissements de santé eux-mêmes.

Les services et les établissements de santé publics et privés ont rapidement dû s’appuyer les uns sur les autres, optimiser et mutualiser leurs ressources humaines et matérielles.

Alors qu’Entr’Actes était un outil de coordination des soins primaires, il s’est lui aussi rapidement transformé en plateforme de coordination entre l’ensemble des professionnels de santé, qu’ils exercent en ville ou à l’hôpital. Illustration par l’exemple.

 

Une coordination entre les soins de ville et l’hôpital

Anticiper l’entrée à l’hôpital

En Essonne, la Clinique de Mousseau et l’Association Espace Vie (qui fédère 10 CPTS) se sont unies pour améliorer le parcours des femmes enceintes et accouchées et notamment faciliter l’entrée en maternité. 

Concrètement :

  1. Une sage-femme ou le médecin traitant (ou tout autre professionnel de santé) déclenche une maternité au choix de la patiente via Entr’Actes, pour demander son inscription.
  2. La maternité du Mousseau accepte la patiente dans un délai maximal de 4 jours.
  3. Une sage-femme de la clinique recontacte la patiente dans les jours qui suivent.
  4. Cette sage-femme fixe un rendez-vous gratuit avec la patiente pour :
  • Réaliser le dossier obstétrical
  • Présenter la maternité
  • Expliquer à la patiente les principes de prise en charge financière (chambre, prestations, devis, reste à charge zéro)
  1. Après l’accouchement, la maternité déclenche la sage-femme de ville habituelle de la patiente (celle qui l’a inscrite initialement, si c’est le cas) pour sécuriser le retour à domicile. Ou, la maternité peut déclencher une autre sage-femme, si aucune référente n’est indiquée. 

Bien sûr, le médecin traitant est informé de son entrée à la maternité et de son retour à domicile.

Les avantages ?

  • Le pré-enregistrement de la patiente est facilité par un simple déclenchement à destination de la maternité.
    Vous n’avez plus à vous soucier de l’inscription et vous savez rapidement si votre patiente a été acceptée par la maternité. C’est un gain de temps non négligeable et l’assurance que votre patiente est entre de bonnes mains.
  • Le professionnel de santé de ville qui a déclenché est renseigné comme soignant habituel sur Entr’Actes auprès de la maternité.
    Le retour à domicile après accouchement est donc facilité et sécurisé.

Le centre hospitalier d’Orléans et la CPTS orléanaise ont aussi adopté ce parcours. 

On imagine facilement la réplication de ce modèle, pour plusieurs types de prises en charge. 

Réorienter les patients des urgences vers la ville

Vous le savez désormais, l’expérimentation de la réorientation des urgences est en cours. 

Pour autant, avant de penser à réorienter les patients, l’idée est d’abord d’éviter le recours aux urgences.
Comment ? En sollicitant rapidement les professionnels de santé de proximité, grâce un déclenchement, on évite le recours par défaut aux urgences pour des patients dont l’état de santé ne le nécessite pas.

Aussi, des suivis de soins (pansement, sonde, etc.) font encore l’objet de multiples passages aux urgences. Pour limiter ceux-ci, Entr’Actes permet de réorienter les patients vers une prise en charge par des infirmiers ou kinésithérapeutes de ville, par exemple, pour réaliser leur suivi de soins.

Si les patients ont malgré tout recours aux urgences, pour certains, leur état de santé ne justifie pas un passage. Les services d’urgences sont généralement victimes de leur succès, mais sont arrivés à saturation.
Désengorger les urgences, c’est tout l’objet de l’expérimentation en cours, menée dans le cadre du Pacte de refondation des urgences.

36 structures et services d’urgences ont démarré leur réorganisation fin avril – début mai.

C’est le cas à Toulouse. 

Depuis le 28 avril 2021, le CHU de Toulouse et les professionnels de santé de ville s’organisent pour réorienter vers la ville les patients qui, de par leurs symptômes, n’auraient pas dû se présenter aux urgences

Concrètement : 

  1. Aux urgences hospitalières, les soignants évaluent le degré d’urgence, et si oui ou non le patient peut être réorienté en ville. En s’appuyant sur un questionnaire d’évaluation, c’est à un médecin senior que revient la décision de réorienter ou non. 
  2. Le service d’urgences déclenche le médecin traitant, ou, à défaut, un médecin de proximité, via Entr’Actes.
  3. Le médecin accepte la réorientation et assure ou programme une consultation avec le patient.

Bien sûr, le patient peut refuser cette réorientation.

Ailleurs, dans certains établissements partenaires, un infirmier d’orientation des urgences peut solliciter l’éventuel médecin traitant ou, à défaut, un médecin à proximité du patient, via la plateforme Entr’Actes. Bien sûr, avec l’accord du patient et pour des motifs de consultation compatibles.
Si le médecin répond favorablement à la sollicitation, l’infirmier d’orientation invite le patient à se rendre au cabinet ou à retourner chez lui pour une visite à domicile.
La traçabilité du parcours patient est assurée par la plateforme Entr’Actes. L’infirmier d’orientation y trouve d’ailleurs les coordonnées du médecin et les horodatages de la prise en charge effective. Il peut également transmettre au médecin des éléments déjà recueillis, telle qu’une biologie.

La réorientation des urgences est un exemple fort de coordination entre la ville et l’hôpital. Il montre la voie à d’autres modes d’organisation entre les services hospitaliers et les professionnels de santé de premier recours.

Sécuriser le retour à domicile

Suite à une hospitalisation, le patient peut se retrouver démuni, avec une prescription ou des résultats d’examens qu’il ne comprend pas. La clé d’un retour à domicile rassurant et qui évite une rupture des soins ? La communication entre soignants hospitaliers et de ville.

Grâce à un simple déclenchement de l’hôpital vers les professionnels de santé de proximité, la sortie d’hospitalisation est facilitée et le parcours de soins est assuré. 

C’est un véritable écosystème coordonné qui se crée autour du patient dès sa sortie et dans les jours qui suivent son hospitalisation.
C’est également un gain de temps pour l’hôpital, les soignants de ville et le patient.

 

Une coordination entre établissements hospitaliers

Et si on imaginait à présent qu’Entr’Actes puisse également être au service des professionnels de santé hospitaliers ? 
En mutualisant les ressources humaines et matérielles :

  • Entre les urgences et les services hospitaliers
  • Entre les services
  • Entre établissements publics et privés

La crise du COVID-19 a montré qu’il est aujourd’hui, plus que jamais, nécessaire que les hôpitaux et cliniques soient agiles pour gérer les flux de patients.
Tandis qu’un service est arrivé à saturation, un autre service, où les lits sont disponibles – que cela soit dans le même établissement ou dans un autre – pourrait prendre le relais.

L’objectif est de fluidifier les ressources humaines et matérielles, les transferts de patients et les échanges entre professionnels de santé, en recherchant les ressources disponibles ailleurs.

Connecter les établissements entre eux a de nombreux bénéfices : 

  • Une demande qualifiée pour un temps soignant optimisé
  • Un soulagement des soignants
  • Une optimisation de la prise en charge des patients et de leur durée de séjour
  • Une optimisation du remplissage des lits
  • Une traçabilité des flux
  • Une création de liens et une amélioration de la communication entre professionnels de santé et établissements

Sans compter, qu’en utilisant le même outil, la recherche de professionnels pour les soins d’aval est plus aisée.

Alors que la plateforme Entr’Actes avait été imaginée pour faciliter la coordination des soins primaires, aujourd’hui l’outil est sollicité pour un nouvel usage.
Entr’Actes n’est pas un outil fermé. C’est un couteau suisse, qui s’adapte aux besoins des professionnels de santé. Bien plus qu’un simple déclenchement pour solliciter un autre soignant, l’outil mutualise un ensemble de ressources. À votre service et à celui des patients.