Il y a quelques temps, on vous parlait du Service d’Accès aux Soins. Ça pris du retard, mais on y est ! Le ministre des Solidarités et de la Santé a annoncé, le 23 novembre, les projets pilotes pour expérimenter le SAS. Dès janvier 2021, une bonne partie de la population pourra accéder à une réponse de soins urgents et non programmés. Une réponse lisible et coordonnée entre la ville et l’hôpital, à toute heure.

 

22 projets pilotes retenus pour déployer le SAS

En juillet 2020, les ARS ont diffusé un appel à projet auprès des professionnels de santé volontaires pour expérimenter le SAS.

Initialement, la DGOS devait sélectionner les projets le 15 octobre, en concertation avec les ARS, et sur avis des syndicats de médecins libéraux. La faute de ce léger retard revient bien sûr à la Covid.
Le 23 novembre, Olivier Véran a annoncé les 22 projets retenus, répartis dans 13 régions, couvrant 40% de la population.

Entre autres critères de sélection, on retient surtout : 

  • La fluidité du parcours de l’usager
  • La qualité des outils déjà utilisés sur le territoire ou en cours de déploiement
  • L’équilibre partenarial entre les acteurs libéraux et hospitaliers
  • La présence d’une CPTS ou d’un projet de CPTS, qui a un rôle pivot d’accès aux soins non programmés

Ces projets pilotes du SAS sont portés par le SAMU et les médecins de ville, au travers d’un projet médical partagé.
En ligne ou par téléphone, ils conseillent, orientent ou proposent une (télé)consultation en ville ou à l’hôpital, selon la gravité et le besoin des patients. À toute heure. Bien sûr, ce dispositif est articulé avec la PDSA déjà en place sur le territoire.
Le partenariat entre les médecins de ville et les professionnels de l’urgence hospitalière doit donc être solide.

La phase d’expérimentation démarre dès janvier 2021, et ce jusqu’au dernier trimestre. Son objectif ? Généraliser le service d’accès aux soins en 2022 !

Les projets pilotes ont donc un an pour déployer et expérimenter les outils leur permettant de répondre à toute situation d’urgence ou demande de soins non programmés.

  • Une régulation d’aide médicale urgente, accessible en continu, pour orienter les patients vers un service adapté (urgences, SMUR, SDIS, transport sanitaire privé…)
  • Une régulation de médecine générale en continu, qui donne la possibilité d’un rendez-vous en ville en moins de 48h
  • Une orientation vers la pharmacie de garde
  • Des conseils médicaux aux patients

La carte des 22 projets pilotes du service d'accès aux soins

22 projets pilotes du SAS retenus, répartis sur 13 régions

 

Quelle place pour Entr’Actes dans le SAS ?

Même si le service d’accès aux soins vise à être un dispositif national, les outils déployés localement sont privilégiés et intégrés dans la solution globale.
Les projets pilotes ont, pour la plupart, déjà déployé quelques outils ou, tout du moins, sélectionné les outils nécessaires au SAS. 

D’ailleurs, plusieurs projets pilotes retenus utilisent déjà Entr’Actes, ou l’envisagent.

À l’instar du Grand Est.
Dans un article des Généralistes CSMF sur le SAS, le Dr Alain Pourchasson, médecin généraliste à Metz, évoque le partenariat entre l’ARS Grand Est et l’URPS ML. Dans le Bas-Rhin et la Moselle, une expérimentation organise la demande de soins non programmés en journée, grâce à Entr’Actes.
Comment ?
Le Centre 15 peut déclencher un médecin de ville en indiquant la demande du patient et ses coordonnées. Le médecin disponible prend alors en charge le patient.

Le lien est simple, rapide et sécurisé entre les professionnels de ville et hospitaliers.

Il suffit de quelques clics pour solliciter une demande de prise en charge pour des soins non programmés. Via Entr’Actes, la réponse peut être :

  • une visite à domicile
  • une consultation
  • une visio-consultation
  • une mise en relation avec d’autres professionnels de santé
  • un signalement de précarité sociale aux CPAM
  • etc.

Et bien sûr, toujours en priorisant le médecin traitant du patient.

Entr’Actes est le trait d’union entre la régulation SAS et les professionnels de santé de ville. Et, à ce jour, c’est la seule plateforme numérique permettant une solution d’adressage, déjà utilisée par les professionnels de santé de ville.

 

Et le financement du service d’accès aux soins, on en est où ?

C’est là où le bât blesse. Les modalités de financement sont encore à définir pour rémunérer, entre autres, les médecins de ville engagés dans la régulation des demandes de soins non programmés.

L’Assurance Maladie et les syndicats de médecins libéraux ont débuté les négociations mi-septembre 2020.
Le premier revendiquait un financement au résultat, alors que les seconds optaient plutôt pour une majoration.

Ces négociations devaient s’achever fin novembre. Mais il semblerait que la CNAM et les syndicats ne se soient pas encore accordés…

Reste donc encore à trouver le bon curseur côté financement. Et, lorsque le service d’accès aux soins sera généralisé, à informer la population à la nouvelle organisation proposée par le système de soins français.
Il est en effet essentiel qu’elle sache où, comment et à qui s’adresser pour une demande de soin urgente.

De notre côté, nous mettons tout en œuvre pour déployer un outil adapté à vos pratiques et aux enjeux du SAS. Mais c’est plutôt bien parti 😉

 

Vous avez été sélectionné comme projet pilote ? Félicitations !
Nous sommes à votre écoute pour vous accompagner dans l’usage de la plateforme Entr’Actes.

 

C’est quoi un Service d’Accès aux Soins (SAS) ?

Le Service d’Accès aux Soins permet à chacun d’accéder rapidement à des soins non programmés, à toute heure. Pour cela, le SAS repose sur :

  • Une régulation médicale téléphonique territoriale. Elle est déployée localement, pour toute situation d’urgence ou tout besoin de soins non programmés. La régulation téléphonique doit fonctionner 24h/24, 7j/7. La réponse est fonction de l’urgence et du besoin du patient : conseil médical ou paramédical, orientation, rendez-vous sous 48h avec un généraliste, accès à une téléconsultation…
  • Une plateforme numérique nationale. Le patient accède à une information rapide en santé et en soins non programmés : offre de soins sur le territoire et prise de rendez-vous en ligne.

Par exemple : « Son médecin traitant n’étant pas disponible, Louise recherche un médecin pour une consultation non programmée à la suite d’une réaction allergique non grave. Elle se connecte à l’application « service d’accès aux soins » depuis son smartphone et trouve un rendez-vous en ligne dans les 24 heures avec un médecin généraliste près de chez elle. »

Le SAS sera ainsi accessible partout en France et à toute heure, pour répondre à toute demande de soins ou question.

Le SAS associe la régulation médicale de l’aide médicale urgente et de la permanence des soins ambulatoires (PDSA) – réalisée aujourd’hui par le SAMU 15, et une régulation médicale assurée par la médecine de ville pour les soins de ville non programmés.